Bollywood
Industrie des Images (book in French)
Edited by Monique Dagnaud and Kristian Feigelson
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Book Presentation:
Bollywood ne se résume pas a une gigantesque fabrique filmique, c'est aussi le lieu où s'est forgée, en images, en musique et en chorégraphies une certaine idée de l'Inde. La dimension industries culturelles, qui combine histoire, économie, sociologie et approche esthétique des images, permet ici d'opérer une plongée en profondeur dans la société indienne et de décrypter le rapport qu'elle entretient avec le reste du monde. Notre objectif est donc de dépasser l'étude stricto sensu d'un répertoire cinématographique pour embrasser les divers aspects qui fondent et font évoluer la Mecque du cinéma indien. Bollywood pluriel décline ses industries créatives dans un contexte nouveau de globalisation. Produisant depuis des décennies un cinéma d'auteur et de divertissement populaire, des séries télévisées, des films d'animation et des documentaires, Bollywood est capable d'absorber les courants culturels venus d'ailleurs. Il épouse à sa manière les grandes tendances du cinéma-monde pour déployer une activité industrielle d'envergure en s'appuyant sur une tradition ancestrale de l'image. Ce numéro Bollywood : industrie des images rassemble dans une dimension interculturelle une quinzaine de contributions de chercheurs d'horizons disciplinaires différents dont les meilleurs spécialistes anglo-saxons et indiens. Fruit de nombreuses enquêtes menées en Inde, Théorème a l'ambition, par cette variété d'approches, de capter la complexité et l'ampleur du phénomène Bollywood. Coordination : Monique Dagnaud, sociologue (CNRS/EHESS), et Kristian Feigelson, sociologue (IRCAV/Paris 3/EHESS).
About the authors:
Monique Dagnaudet Kristian Feigelson sont sociologues.
Excerpt:
Monique Dagnaud et Kristian Feigelson
Bollywood : industrie des images
Les enjeux de Bollywood
Ce numéro de Théorème s'inscrit dans la continuité de recherches menées depuis dix ans et débattues à l'occasion de multiples conférences en Inde, en Europe et aux États-Unis. Le continent indien est encore peu exploré sous l'angle des industries culturelles, les films indiens, à l'esthétique si éloignée des canons occidentaux, ayant presqu'à eux seuls mobilisé toute la curiosité des chercheurs.
Qu'entendons-nous ici par industries culturelles ? Au point de départ, nous nous situons dans le cadre descriptif posé par les économistes : un secteur de fabrications de biens et services à valeur ajoutée, soumis à des logiques industrielles classiques (mise en œuvre de moyens humains et techniques, production en séries), mais déterminé, dans son organisation et son modèle économique, par une singularité, la gestion de talents artistiques. Sélection des intervenants selon des réputations, politique de contrats d'exclusivité, engagement d'artistes et de techniciens autour de projets : les industries culturelles correspondent à un mode de fabrication originale. Dans cette définition des industries créatives de multiples secteurs sont englobés : la presse, la musique, le cinéma et la télévision, le théâtre, la mode, etc. Nous utiliserons le terme «les industries de l'image», car la production de films et téléfilms constitue le cœur battant de Bollywood, même si s'exercent dans son sillage de multiples autres activités artistiques, en particulier la musique et la danse. Toutefois nous ne nous sommes pas limités à explorer une activité économique. Les industries culturelles ont à voir avec les traits identitaires des pays et des régions, elles sont affiliées à des traditions esthétiques et elles sont souvent articulées à des visées politiques : notre projet a donc été de saisir ces différentes facettes composant la particularité de l'industrie de Bollywood pour en comprendre les enjeux. Les studios ne se résument pas à être une gigantesque fabrique filmique, mais sont aussi le lieu où s'est forgée, en images, en musiques, et en chorégraphies, une certaine idée de l'Inde. Notre objectif est donc de dépasser l'étude stricto sensu des modalités de la production cinématographique pour embrasser les dimensions plurielles qui fondent et font évoluer cette Mecque du cinéma indien. Ce parti pris suppose d'opérer une plongée en profondeur dans la société indienne et de décrypter le rapport que son cinéma entretient avec elle.
Notre recherche se situe dans le cadre théorique des sciences sociales mais fait aussi largement appel aux enquêtes de terrain. L'ambition a été d'articuler Bollywood et industries culturelles, et a fortiori industries des images dans une perspective interactionniste où la culture définie sous sa forme industrialisée apparaît comme la «somme des attendus partagés que les individus utilisent pour coordonner leurs activités», des «traces figées d'une action collective» en constante élaboration et en rapport avec un moment historique donné. Marquée par un contexte colonial de départ, cette industrie clivée entre le colonisateur britannique et l'envahisseur américain, élabore peu à peu son propre imaginaire. Il s'agit bien d'examiner les industries de l'image indienne, leurs méthodes de fabrication et leurs projections imaginaires, en lien avec cet identitaire national. Cette recherche ne se réduit donc pas à Bollywood, qui prend ici un sens polysémique. La controverse porte à la fois sur cette dénomination, contraction tardive d'Hollywood avec Bombay, mais aussi sur les conditions de son émergence à la fois comme entité régionale et internationale. À l'extérieur de l'Inde, Bollywood reste associé au cinéma indien dans son ensemble. A l'intérieur dans un contexte de globalisation accéléré, Bollywood incarne une forme de repli sur soi sinon de forme renouvelée du nationalisme indien. Devenu un terme générique puis un label, Bollywood convoque simultanément une réflexion sur les industries culturelles et une relecture par le prisme des études post-coloniales. (...)
See the publisher website: Presses Sorbonne Nouvelle
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