Sur le film
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Description de l'ouvrage :
Une lecture rétrospective de l'histoire des images en mouvement et une réflexion sur la pensée filmique qui aboutit à l'émancipation des applications techniques et de l'appareil qui conditionne le spectacle cinématographique pour une autre manière de considérer le film.
Description de l'ouvrage :
"Cinéma est un mot grec qui signifie « mouvement » [movie]. L'illusion du mouvement est certainement le complément ordinaire de l'image filmique, mais cette illusion repose sur la certitude que la vitesse à laquelle se succèdent les photogrammes n'admet que des variations très limitées. Rien dans l'agencement structural du ruban filmique ne peut justifier une telle certitude. C'est pourquoi nous la rejetons. Désormais, nous appellerons notre art simplement : le film."
Hollis Frampton, Pour une métahistoire du film
Ce livre propose une lecture rétrospective, non linéaire et décentrée de l’histoire des images en mouvement : il s’appuie sur une analyse de la pensée filmique telle qu’elle se déploie, indépendamment de ses applications techniques, dans l’histoire des représentations, et constitue un repérage de la manière dont les propriétés du film, disjointes de l’appareil qui conditionne le spectacle cinématographique, agissent dans les différents champs des pratiques artistiques.
Les premiers chapitres analysent la manière dont le film est né de la déconstruction de l’espace et des catégories à partir desquels la forme-cinéma s’est instituée ; les suivants s’attachent à décrire comment artistes et cinéastes, au fil de la période moderne et contemporaine, ont disjoint les propriétés du film – lumière, durée, mouvement – et séparé ses éléments constitutifs – photogramme ou ruban de photogrammes, faisceau, surface de projection… – pour les réagencer en d’autres configurations. Ce changement de perspective dont on n’a pas fini de mesurer les effets nous oblige à une lecture rétroactive de l’histoire du film tout entière, en même temps que celle de son intégration à un système des arts qu’il transforme en retour. Ce qu’on appelle improprement « cinéma expérimental » apparaît désormais comme la trace, tout au long du XXe siècle, du fait que l’expérience du film ne se confond pas avec l’histoire de sa dématérialisation : face au spectacle de cinéma traditionnel moulé dans l’espace du théâtre classique, du film avant-gardiste des années 1920 à l’expanded cinema des années 1960, jusqu’au film d’artiste contemporain, le style « expérimental » aura été une façon de repenser l’histoire des images en mouvement en suggérant d’autres généalogies et selon d’autres concepts.
Face au dispositif spatial dans lequel s’est reconnu et s’est déployé le cinéma moderne (des spectateurs immobiles dirigeant leur regard vers un écran conçu comme une surface transparente) et à partir duquel il a produit ses propres régimes d’intelligibilité, se dessine une autre manière de penser le film : un film despécifié, émancipé des lois de la théâtralité et de celles de la photo-impression, un dispositif de transfert généralisé engendrant des phénomènes de comparution.
À propos de l'auteur :
Philosophe et historien de l'art, Philippe-Alain Michaud s'intéresse particulièrement aux relations entre film et histoire de l'art. Conservateur chargé du département film du Centre Georges Pompidou, il est professeur à l’École de recherche graphique (ERG – École Supérieure des Arts) de Bruxelles. Parmi ses publications : Aby Warburg et l’Image en mouvement (Paris, Macula, 1998) ; Le Peuple des images (Paris, Desclée de Brouwer, 2002) ; Filme: Por Uma Teoria Expandida do Cinema (Rio, Contraponto, 2014).
Voir le site internet de l'éditeur Macula
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