Le Guignol des Buttes-Chaumont
de Guy Marchand
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Description de l'ouvrage :
«Je n'ai pas parlé des conflits familiaux et même professionnels : la presse people est là pour le faire et on ne va pas lui retirer le pain de la bouche.» Le ton est donné : ce livre n'est pas une autobiographie mais un tango ; une danse hésitation sur les chemins de l'existence et de la nature humaine. Tendre misère de son Belleville natal, classes turbulentes, Légion étrangère et, dans les rues d'Alger, souvenir indélébile des djellabas rouges de sang, «je joue pour oublier»... Mais il chante, aussi. Voix de charme, saxo nostalgique, «jazz band toujours», rencontres fabuleuses. Comme au cinéma : ce qui l'intéresse, ce sont les instants magiques partagés avec les plus grands, et toutes les superbes actrices qui l'ont dorloté comme un enfant perdu... Un faux modeste, Marchand, un faux malingre, qui a fait des courses automobiles, de la moto, du cheval avec tant de frénésie qu'il en est tout «dislocado», sans compter le polo qui lui a valu une période de dandysme hilarant. Mais il n'est dupe de rien. Tout au long des pages, il y a cette voix off, un peu comme dans Nestor Burma quand le détective commente ses heurs et malheurs, qui nous offre son lot de réflexions douces-amères mais d'une tendresse fracassante sur notre parcours terrestre, ses aléas et ses émerveillements.
Extrait :
Je dois dire que j'ai beaucoup hésité à raconter l'histoire de ma vie. D'ailleurs associer ces deux mots - «histoire» et «ma vie» - me semblait immensément prétentieux, or je ne suis pas prétentieux : je n'ai en effet jamais prétendu à rien, ni dans ma vie professionnelle ni dans ma vie sentimentale, ce qui m'a fait passer pour un cancre dans l'une et dans l'autre. Mais même si je suis toujours resté au fond de la classe à balancer des boulettes sur les forts en thème qui pour moi n'ont toujours été que des fayots, j'avoue - comme disait je crois Jules Renard -, oui : j'avoue humblement mon orgueil.
Je n'ai jamais beaucoup apprécié les Mémoires où, comme de vieux play-boys, certaines personnalités font la liste des femmes qu'ils ont rencontrées. Ce n'est pas très élégant pour les dames qu'ils nomment, ça l'est encore moins pour celles qu'ils oublient.
À part celle qui m'a fait deux beaux enfants, Béatrice, et celle que j'aime aujourd'hui, Adelina, je n'en citerai aucune. Que celles que j'ai oubliées me pardonnent comme je pardonne à celles qui m'ont oublié.
Je ne suis pas très enthousiasmé non plus par ces autobiographies où l'on remonte le cours de son mérite, cherchant à persuader le lecteur de sa vaillance face aux épreuves que la vie vous a imposées pour mieux lui faire apprécier le prix de sa réussite. D'abord parce que j'ignore le sens du mot réussite, ensuite parce que les épreuves sont le lot de toute existence et que c'est faire offense aux autres que de mettre en scène les siennes. Alors pourquoi écrire ce livre ? Pour me promener dans des souvenirs, des odeurs de femmes, des impressions fugaces, des rencontres surprenantes de personnages hauts en couleur, des airs de jazz et des aventures de polo, des senteurs d'écurie, quelques films aussi et les acteurs qui en ont rendu le tournage moins fastidieux, des visions parfois idylliques, parfois cauchemardesques, des images de la vie dite «courante», qui vous reviennent en mémoire quand cette vie a bien couru.
Voir le site internet de l'éditeur Michel Lafon
Voir la filmographie complète de Guy Marchand sur le site IMDB ...
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Nota : Un livre sur fond légèrement grisé est un livre qui n'est plus actuellement édité ou qui peut être difficile à trouver en librairie. Le prix mentionné est celui de l'ouvrage à sa sortie, le prix sur le marché de l'occasion peut être très différent.