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Le fantastique dans le cinéma espagnol contemporain

Sous la direction de Marie-Soledad Rodriguez

Type
Encyclopédies
Sujet
GenreFantastique
Mots Clés
Espagne, fantastique
Année d'édition
2011
Editeur
Presses Sorbonne Nouvelle
Collection
(hors collection)
Langue
français
Taille d'un livre de poche 11x18cmTaille relative de ce livreTaille d'un grand livre (29x22cm)
Taille du livre
Format
Broché • 184 pages • 20,00 €
15,5 x 23,5 cm
ISBN
978-2-87854-501-2
Appréciation
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Description de l'ouvrage :
Cet ouvrage présente au public français un pan souvent méconnu de la production cinématographique espagnole : le cinéma fantastique. Les études réunies ici interrogent les traditions iconographiques et sociales qui dessinent les contours du genre fantastique dans le cinéma espagnol. Les deux premiers articles offrent une réflexion théorique sur la notion de fantastique et un rappel historique de l'évolution du genre en Espagne. Les articles suivants sont consacrés à l'analyse d'un film ou d'un corpus de films. Certains étudient plus particulièrement l'intertextualité et les phénomènes d'hybridation, tandis que d'autres s'attachent à mettre au jour, derrière les figures de monstres ou de fantômes, les problématiques sociales ou politiques sous-jacentes. On constate ainsi que le cinéma fantastique n'est pas simplement un genre d'évasion, mais peut aussi traduire les préoccupations actuelles de la société espagnole, notamment son difficile rapport au passé.

À propos de l'auteur :
Marie-Soledad Rodriguez est maître de conférences à l'université Sorbonne nouvelle - Paris 3. Elle anime depuis 2004 un atelier de recherche sur le cinéma espagnol contemporain (ARCE).

Extrait :
Extrait de l'avant-propos de Marie-Soledad Rodriguez - Université Sorbonne nouvelle - Paris 3

Le cinéma fantastique a longtemps été conçu comme un cinéma de genre et, dans cette perspective, souvent comme un genre mineur ou «indigne» (Dufour, 2006 : 9), notamment en raison de ses conditions de production. En effet, couramment présenté comme un produit de consommation immédiate, destiné à satisfaire des spectateurs peu exigeants, le cinéma fantastique apparaissait alors comme un «mauvais» objet d'étude car peu cultivé par des «auteurs» et n'offrant guère de textes filmiques complexes, dignes d'être analysés dans «les livres savants consacrés aux images» (ibid. : 9). Le genre se voit, cependant, légitimé, au cours des années 1970-1980, par une série de publications académiques, même si certains universitaires se sentent encore obligés de justifier leur choix d'objet. La situation a donc évolué, tout d'abord, grâce à un certain renouveau de la recherche concernant la notion de genre et à une revalorisation de cette catégorie ; divers ouvrages retracent ainsi l'historique des genres, en interrogeant leurs frontières (Grant, 1977 ; Altman, 1999 ; Moine, 2002), une démarche qui, dans le cas du cinéma fantastique, amène justement à constater l'évolution de son cadre et de ses définitions au fil du temps. De plus, la production fantastique a suscité un intérêt croissant dans les milieux universitaires (Carroll, 1990; Hutchings, 2004) et se prête désormais à des analyses de type varié, s'inspirant aussi bien des conceptions marxistes quant aux relations de domination sociale (Wood, 1984) que des théories psychanalytiques (Clover, 1992), des discours féministes (Creed, 1996) ou encore des «gender studies» (Grant, 1996). Cependant, la plupart des ouvrages sur le genre fantastique concernent principalement des films américains et, dans une moindre mesure, des œuvres britanniques ou italiennes. Ainsi, le cinéma fantastique espagnol reste un domaine encore marginal dans le milieu universitaire bien que quelques articles et livres, tel celui de J. Beck et V. Rodriguez Ortega (2008), s'attachent à l'étude de films relevant de ce genre. Face à ce constat, il nous a semblé intéressant d'examiner la production fantastique espagnole, en interrogeant la notion de genre, en étudiant des œuvres qui correspondent aux codes généralement admis pour définir cette catégorie filmique, mais aussi en fréquentant les marges du genre afin d'appréhender le fantastique sur ses frontières.
La période retenue, dans le présent volume, va de 1974 à 2009 et démarre donc au moment où la production fantastique en Espagne commence à s'essouffler après avoir connu un boom - de la fin des années 1960 au milieu des années 1970 -, correspondant à la naissance du genre en tant que tel. En effet, auparavant le cinéma espagnol ne s'était guère intéressé au fantastique sauf dans quelques œuvres isolées qui n'avaient pas fait école (Aguilar, 1999 :18-19). L'une des explications à ce retard par rapport à d'autres cinématographies comme l'allemande, l'américaine ou l'anglaise pourrait bien provenir des spécificités culturelles et industrielles espagnoles. Si le fantastique n'émerge que tardivement au cinéma, il en a été de même en littérature sans doute parce que l'industrialisation très tardive en Espagne a épargné à ses habitants de se voir confrontés aux peurs qui s'exprimaient à travers la littérature fantastique en Europe : par exemple, la peur face à la machine ou la peur de perdre son identité du fait des progrès industriels (Diaz, 1993 : 50). Par ailleurs, le catholicisme, très puissant en Espagne, a longtemps combattu croyances et superstitions, qui constituent l'humus d'un certain fantastique, tandis que les appareils de censure, liés à l'Église, ont fait en sorte que le surnaturel, dans les productions artistiques, soit essentiellement l'émanation d'une transcendance divine et chrétienne.

Voir le site internet de l'éditeur Presses Sorbonne Nouvelle

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