James Bond (2)007
Anatomie d'un mythe populaire
Sous la direction de Françoise Hache-Bissette, Fabien Boully et Vincent Chenille
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Description de l'ouvrage :
«My name is Bond, James Bond». Comment ce héros si populaire, qui ne connaît lui-même que les mondes inaccessibles du luxe et des services secrets, a-t-il réussi à imposer son univers dans la durée ? D'où vient la fascination pour James Bond ? D'abord héros littéraire, imaginé par Ian Fleming en 1952, 007 a survécu à son créateur : Kingsley Amis et Raymond Benson, entre autres, ont mis leurs plumes au service du célèbre espion britannique. En 1962, le cinéma s'empare du personnage : Dr. No inaugure la plus longue série cinématographique de l'histoire. Quarante-quatre ans plus tard, alors que six acteurs (Sean Connery, George Lazenby, Roger Moore, Timothy Dalton, Pierce Brosnan et Daniel Craig) ont revêtu son smoking, 007 s'est émancipé et a évolué. Phénomène culturel mondialisé, James Bond touche aussi la bande dessinée et les jeux vidéo. Un énorme merchandising développe sa griffe. On l'a mille fois parodié. James Bond n'est pas «une relique de la guerre froide», comme le dit «M» dans Golden Eye (1995). Le mythe reste vivace. En le décryptant, les contributions de cet ouvrage montrent comment 007 est à la fois témoin et acteur de l'histoire culturelle de nos sociétés. Françoise Hache-Bissette est maître de conférences HDR à l'Université Paris Descartes et chercheur au Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines (CHCSC). Fabien Boully est maître de conférences en études cinématographiques à l'Université Paris X-Nanterre. Il enseigne aussi au Conservatoire européen d'écriture audiovisuelle. Vincent Chenille est docteur en histoire. Il travaille au département audiovisuel de la Bibliothèque nationale de France (BnF) et est également chercheur au CHCSC.
Revue de Presse :
La saga James Bond est l'un des phénomènes culturels de masse les plus importants de la seconde moitié du XXe siècle... Ce phénomène est aussi cinématographique : 21 films ont été tournés. C'est à partir de ce constat - et en notant que James Bond n'avait retenu que sporadiquement l'attention des chercheurs en sciences humaines - que deux universitaires et un historien ont organisé, en janvier 2007, un colloque dont sont tirées les contributions de James Bond (2)007 Anatomie d'un mythe populaire. Logiquement, aux romans - ceux de Ian Fleming, qu'Umberto Eco appelle "ingénieur en romans de grande consommation", mais aussi ceux de ses successeurs - sont consacrées les premières études : "Exotisme de classe sans lutte de classe", "syndrome de la conspiration"... Suivent des approches du personnage, de son univers, de ses déclinaisons commerciales, de ses signifiants politiques. (Jean-Luc Douin - Le Monde du 27 décembre 2007 )
Extrait :
Extrait de l'introduction de Françoise Hache-Bissette, Fabien Boully et Vincent Chenille :
James Bond, un mythe illégitime ?
La saga James Bond est l'un des phénomènes culturels de masse les plus importants de la seconde moitié du XXe siècle. Créés par Ian Fleming dans Casino Royale (paru en 1953), le premier d'une série de douze romans (et neuf nouvelles), James Bond et l'univers bondien ont connu, et connaissent encore, une postérité exceptionnelle. Avec plus de deux cents millions d'exemplaires écoulés à travers le monde, les ouvrages de Fleming et ceux des auteurs qui ont pris sa relève (Kingsley Amis, Raymond Benson, John Gardner, etc.) représentent un succès littéraire d'une ampleur considérable. Il devrait encore s'accroître prochainement avec la publication d'un nouveau roman de James Bond (The Devil May Care) signé Sebastian Faulks qui sortira en Grande-Bretagne le 28 mai 2008, jour anniversaire du centenaire de la naissance de Fleming.
LA «NOUVEAUTÉ DE LA TRADITION»
D'abord littéraire, le phénomène est, on le sait, aussi cinématographique. Avec actuellement vingt et un films, de James Bond contre Dr. No (1962) à Casino Royale (2006), la saga des James Bond est la plus longue de l'histoire du cinéma et reste sans équivalent. Très vite, l'habillage sériel de la saga s'est mis en place et s'est stabilisé (tous les ingrédients sont présents à partir de Goldfinger, 1964), pour permettre à un film ludique comme Opération Tonnerre (1965) et à un film noir comme Permis de tuer (1989) d'être rangés dans la catégorie des «James Bond films», et à un chef-d'œuvre {Bons baisers de Russie, 1963) ou à un navet (l'Homme au pistolet d'or, 1974) d'être très différents tout en étant les mêmes. Ce n'est pas enfoncer des portes ouvertes que de dire qu'un film de James Bond, c'est d'abord un générique sensuel et psychédélique, un «gun barrel» où la silhouette de James Bond tire en direction du spectateur, une réplique toujours présente et attendue («My name is Bond, James Bond»), un univers où le luxe et l'aventure ne sont plus exceptionnels mais forment le tissu même des jours et où la Vodka-Martini se boit «Shaken, not stirred», une batterie de marques complices (Smirnoff, Oméga, Aston Martin, etc.), un smoking, un Walther PPK, des voitures inouïes et des femmes sublimes qui servent respectivement d'armure, d'épée, de monture et de trophée à un James Bond chevalier des temps moderne, des gadgets et une poignée de personnages récurrents («M», «Q», Moneypenny) enfin. Parce que ce sont les ingrédients types du cocktail bondien, ils constituent les motifs à partir desquels un James Bond est un James Bond. Ce sont les principes d'identité et de cohérence interne de la saga, principes dont la valeur rituelle est essentielle. La force première d'une série, comme sa dimension pérenne, reposent sur sa capacité à rendre désirable le retour des formes qu'elle a su inventer. Umberto Eco est fondé à écrire que «avec une série, on croit jouir de la nouveauté de l'histoire (qui est toujours la même), alors qu'en réalité on apprécie la récurrence d'une trame narrative qui reste constante».
Voir le site internet de l'éditeur Belin
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