Zombies !
Une histoire illustrée des morts vivants
de Jovanka Vuckovic et Jennifer Eiss
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Description de l'ouvrage :
Les zombies sont devenus de véritables icônes de notre époque. Propagés à travers le cinéma d'horreur, le virus du genre a aujourd hui contaminé le jeu vidéo, proliféré en littérature, en bande dessinée, et son spectre a même envahi le petit écran ! Toujours plus proche de nous, la culture zombie s empare désormais de la rue, et d immenses marches de zombifiés accaparent le c ur des grandes métropoles. Un thème symptomatique de notre époque qui cristallise certains fantasmes d un monde nourri de peurs, obsédé par l épidémie, la consommation, hanté par la catastrophe apocalyptique et fasciné par la violence.
Revue de Presse :
Oui, ils sont sales, balafrés, repoussants. Et manquent singulièrement de manières lorsqu'ils sont affamés. N'empêche, dans sa préface à Zombies ! de Jovanka Vuckovic, ouvrage critique et historique sur ce phénomène culturel, le cinéaste George A. Romero juge les morts plus fréquentables que les vivants qui, eux, mentent, se saoulent et passent leurs soirées à regarder du sport à la télé... L'album de Jovanka Vuckovic tient du catalogue raisonné. Il n'omet presque rien des productions culturelles qui, à chaque décennie, ont ressuscité et régénéré par leurs problématiques ce mort qui, décidément, refuse de se laisser enterrer... Si ce spectre s'est autant généralisé dans la culture populaire, c'est qu'il renvoie, par sa plasticité, à des angoisses contemporaines : dépersonnalisation des individus, clonage, hordes de sans-abri déferlant dans les mégalopoles, épidémies virales, guerres bactériologiques, catastrophes environnementales... L'auteur le répète : " Les zombies ne sont qu'un catalyseur et un prétexte à faire naître les conflits ", brouillant les frontières entre " eux " et " nous ", l'" ordinaire " et le " monstrueux ". (Macha Séry - Le Monde du 3 octobre 2013)
Extrait :
Extrait de l'introduction
Ils sont éteints, inertes et lugubres, et il flotte parfois dans leur sillage des odeurs pires que celles de la chambre froide d'un abattoir après un mois sans électricité.
Certains errent sans but d'un pas lourd et le regard vide, tandis que d'autres cavalent aux trousses de leurs proies, en faisant claquer leurs dents noircies, pour les attraper et leur manger le cerveau. Ce sont les zombies. En dépit de leur parfum ignoble et d'un goût vestimentaire désespérément ringard, ils ont réussi à sortir de leur trou pour se frayer un chemin dans le cœur des vivants du monde entier. De films en jeux vidéo, de comédies musicales en bandes dessinées, et jusqu'aux «marches des zombies» pratiquées à travers toute la planète, le mort vivant s'est définitivement imposé comme le monstre mythique préféré de la culture populaire grand public.
Un cadavre fraîchement ressorti de terre, la mâchoire pendante ornée d'une dentition pour le moins douteuse, qui erre en traînant des pieds entre deux gémissements, vêtu de son costume funéraire. Voilà l'image d'Épinal du mort vivant. Cependant, un rapide survol de l'histoire de cette créature permet de comprendre qu'à l'instar des vivants, les zombies sont tous uniques. Il n'y en a pas deux pareils. Les mythes anciens, les légendes et le folklore des peuples du monde entier sont truffés de récits de résurrections et de corps revenus à la vie, tous fondés sur un principe commun. À chaque fois, ces histoires parlent d'êtres qui, d'une manière ou d'une autre, sont parvenus à s'arracher physiquement du néant pour revenir rôder à la surface de la Terre. Selon cette définition, un vampire est lui-même un mort vivant - en l'occurrence une goule hautement spécialisée, caractérisée par une inextinguible soif de sang. Néanmoins, pour des questions de place et de clarté, nous considérerons que ces morts vivants à longues canines (dotés de conscience et de libre-arbitre, contrairement aux zombies] constituent une catégorie à part entière, qui ne sera pas traitée dans cet ouvrage.
Il est bien difficile d'identifier précisément l'origine exacte du zombie dans la mythologie. De fait, bon nombre d'histoires du folklore se transmettant par voie orale, celles-ci tombent tout naturellement dans l'oubli au fil du temps lorsqu'elles ne sont pas reprises. Mais il n'y a pas que le papier pour consigner l'histoire d'une culture, comme les Égyptiens l'ont si magnifiquement illustré. Aux alentours de 2 400 avant J.-C, Osiris était représenté dans la pierre sous la forme d'un dieu à la peau verte, seigneur de la mort, revenu de l'au-delà pour féconder son épouse Isis qui avait reconstitué son corps démembré avant de le ranimer. (Incidemment, la légende dit qu'elle n'a jamais retrouvé son pénis et qu'elle lui en a donc façonné un autre en argile.)
Parmi les toutes premières évocations du zombisme, citons aussi les textes traitant de la résurrection dans les mythologies babylonienne et sémitique septentrionale (à l'image de celle de Tammuz de Kur, un roi sumérien qui aurait vaincu la mort après une grande inondation). De même, selon les fondamentalistes chrétiens, Dieu aurait redonné le souffle de la vie à des ossements desséchés au fond d'une vallée (probablement ceux des Éphraïmites, l'une des douze tribus d'Israël) en faisant croître sur eux de la chair et du sang, le tout sous les yeux d'Ézéchiel. Mais surtout, Jésus lui-même aurait eu le pouvoir de faire se relever les morts, un miracle qu'il aurait d'ailleurs accompli à plusieurs reprises. Et selon ce qui est rapporté, après son propre trépas consécutif à la crucifixion, il aurait été mis au tombeau, avant de revenir à la vie trois jours plus tard. Considérée par de nombreux dévots comme un fait réel, cette résurrection à la base de la foi chrétienne fait de Jésus de Nazareth le zombie le plus célèbre de toutes les croyances du monde occidental. Même si tout le monde n'a pas la foi, ce récit a néanmoins été pieusement transmis pendant plus de deux mille ans, et demeure l'un des plus largement diffusés de l'Histoire.
Voir le site internet de l'éditeur Hoëbeke
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L'histoire ultime des morts-vivants à l'écran
De chair et de sang (2013)
Les plus grandes figures du cinéma d'horreur
Nota : Un livre sur fond légèrement grisé est un livre qui n'est plus actuellement édité ou qui peut être difficile à trouver en librairie. Le prix mentionné est celui de l'ouvrage à sa sortie, le prix sur le marché de l'occasion peut être très différent.