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Les Frères Lumière, l'aventure du cinéma

Roman

de Jacques Rittaud-Hutinet

Type
Roman
Sujet
RéalisateurFrères Lumière
Mots Clés
Frères Lumière, roman
Année d'édition
2012
Editeur
Cabédita
Collection
(hors collection)
Langue
français
Taille d'un livre de poche 11x18cmTaille relative de ce livreTaille d'un grand livre (29x22cm)
Taille du livre
Format
Broché • 336 pages • 25,00 €
16,5 x 24 cm
ISBN
978-2-88295-633-0
Appréciation
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Description de l'ouvrage :
En 1895, quand ils inventent le cinématographe, Auguste et Louis ont trente-trois et trente et un ans. Ce livre raconte d'abord l'histoire d'un père et de ses deux fils. L'un est artiste, les deux autres savants. Le père rêve, chante et peint, les fils inventent comme ils respirent : des appareils innombrables, des médicaments, la photographie des couleurs, le haut-parleur, etc., et surtout le cinématographe, cette étrange «machine à reproduire la vie», qui va très vite dépasser ses inventeurs. Rapidement biographie et aventure se mêlent, dans un tumulte où se bousculent les sensations hallucinées des premiers cinéastes, la course effrénée de cette caméra qui semble grandir tout ce qu'elle regarde. Une épopée grandiose et intimiste, une épopée de la Belle Époque, à la charnière de deux siècles, à travers les continents, de la Russie à l'Amérique, de l'Europe à l'Asie ! Au fil des anecdotes pittoresques ou drôles, émerge peu à peu le roman vrai du cinématographe : émerveillement, enthousiasme, fascination. Cet ouvrage est publié à l'occasion de la rénovation de la salle de cinéma de l'Éden à La Ciotat ouverte en 1895. Ce livre a connu une première édition chez Flammarion en 1995. Rapidement épuisé, il n'a jamais été réédité. Cette nouvelle édition revue est augmentée de 30 pages et 30 photographies inédites. Premier ouvrage de la collection Des Hommes et des Lieux, les lieux de vie des frères Lumière sont très abondamment décrits et développés. Le lecteur pourra les découvrir également au sein d'un index où sont présentes les villes de Besançon, Lyon, Paris et La Ciotat. On pourra donc visiter, à Besançon, le lieu où les inventeurs virent le jour, à Lyon, où naquit le cinéma, et enfin à La Ciotat, son berceau, où furent tournés la plupart des premiers films.

Extrait :
L'homme était grand et maigre. Des yeux malicieux, un masque de rides énergiques protégeant mal une tendresse d'artiste. Claude-Antoine le devina. Car Claude-Antoine savait lire sur les visages. De même, Auguste Constantin, peintre d'enseignes, jugea Claude-Antoine dès la première seconde, dans ce coup d'œil jeté au-delà des mots, suivi presque aussitôt d'une énorme gaieté, au récit plantureux des premières années des jeunes compères : petits fous rires vite étouffés par la fumée d'une pipe évoquant une chaudière mal éteinte... Onésime, qui passait son temps et même sa vie à ne rien comprendre, ou plutôt à comprendre ce qui n'avait que peu de rapport avec la vie réelle, promenait un regard innocent sur les choses et les gens, Onésime écoutait, admiratif, presque béat. On le disait «lymphatique», un mot savant pour qualifier sa douce paresse, sa propension à agir lentement quand il y était obligé, ou à ne pas agir du tout, chaque fois qu'il le pouvait.
Auguste Constantin les appela aussitôt ses «petits amis». Il leur donna un pinceau, leur montra quelques ébauches de peinture. C'est dans le «laboratoire» (le mot d'atelier évoquant trop la menuiserie) que Claude-Antoine Lumière connut ses premières joies insouciantes. Avec Onésime Gayon, son temps se passait entre de brèves promenades sur les boulevards et cette nouvelle vie en blouse blanche où, assis, concentrés, ils caressaient une bouillie de couleurs d'un pinceau souple comme une langue gourmande sur une glace à la crème. En se mordant les lèvres d'application, Claude-Antoine apprit les subtilités de l'aquarelle, l'art d'une touche qui interdit l'hésitation, le ratage sanctionné aussitôt par une nébuleuse délavée, la honteuse tache indigne d'un professionnel. Onésime excellait à ces travaux de patience. Avec bizarrement, de temps à autre, des dérapages incongrus qui ajoutaient de menus brouillards aux lignes les plus pures.
Fantaisie ou maladresse, Onésime transforma une vieille enseigne, que Constantin se proposait de détruire, en efflorescences vertes, comme s'il avait cherché à se débarrasser d'un coup de toutes les erreurs possibles, de toutes les bavures imaginables. D'innocents pêcheurs au bord d'un canal se virent ainsi transformés en spectres déchiquetés, éclaboussés par une sorte d'arc-en-ciel. On lui demanda quelques explications. Sa réponse inquiéta :
- C'est plus beau comme ça...

Voir le site internet de l'éditeur Cabédita

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