Gus van Sant
de Stéphane Bouquet et Jean-Marc Lalanne
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Description de l'ouvrage :
Gus van Sant a profondément transformé notre regard sur la jeunesse américaine. En 2003, le jury du festival de Cannes, bouleversé par la transposition de la fusillade du lycée de Columbine qu'il livre avec Elephant, lui décerne la Palme d'or. Son parcours est fait de métamorphoses successives, des quartiers populaires de Portland, " sa " ville, filmée d'abord en noir et blanc dans Mala Noche jusqu'au San Francisco des années 70, reconstitué pour faire revivre la lutte de Harvey Milk pour les droits des homosexuels. A la fin des années 80, il représente le jeune auteur indépendant par excellence avec Drugstore Cowboy, My Own Private Idaho, Even Cowgirls Get the Blues. Son univers peuplé d'une nouvelle génération d'acteurs ( Matt Dillon, River Phoenix, Keanu Reeves... ) affirme son identité homosexuelle et mêle les influences du western classique, de la culture " beat ", de la peinture hyperréaliste et des écoles contemporaines de la photographie américaine. Au milieu des années 90, l'auteur se mue en artisan des studios avec Will Hunting et A la recherche de Forrester. Psycho marque le tournant qui le conduit vers Gerry, Elephant, Last Days et Paranoid Park et le statut d'un artiste protéiforme au moment où l'on découvre qu'il peint, photographie, compose et interprète... L'œuvre de Gus van Sant est à la fois neuve et prise dans le mouvement d'une génération. Chacune de ses périodes place le cinéaste au meilleur poste d'observation, dans l'œil du cyclone, à partir duquel il ressent et donne à voir les contours du temps présent.
À propos des auteurs :
Stéphane Bouquet est écrivain et scénariste ; ancien rédacteur aux Cahiers du cinéma. Jean-Marc Lalanne est rédacteur en chef des Inrockuptibles après avoir été celui des Cahiers du cinéma au début des années 2000. Il est le co-auteur avec Philippe Azoury de " Fantômas, style moderne " et de " Cocteau et le cinéma, désordres ".
Extrait :
En douceur
3X4 + 1 = GVS. Tel pourrait être la formule algébrique définissant le métabolisme évolutif de l'œuvre de Gus van Sant durant ses (presque) vingt-cinq premières années. L'œuvre en effet est cyclique ; sa découpe en cycles est des plus franches, des plus lisibles ; et ces cycles, sans qu'aucune déclaration du cinéaste n'ait jamais fait état d'un projet concerté dans ce sens, sont réguliers, régulés, réglés. Trois cycles de quatre films chacun et désormais, avec le tout nouveau Harvey Milk, l'amorce d'un départ dans une direction nouvelle. + 1 donc, sans qu'on sache très bien si les films suivants constitueront avec Milk des ensembles aussi homogènes que Mala Noche-Drugstore Cowboy-My Own Private Idaho-Even Cowgirls Get the Bines, puis Prête à tout - Will Hunting-Psycho - À la rencontre de Forrester et enfin Gerry - Elephant - Last Days - Paranoid Park (un cycle annoncé d'abord comme trilogie, mais finalement devenu à son tour tétra).
Ce qui structure ces cycles, c'est moins une certaine identité de thèmes, une même question interrogée par un ensemble de variations narratives (comme par exemple dans les cycles de Rohmer - Contes moraux, Comédies et proverbes, etc.) ou même une forte unité stylistique, que le choix d'un positionnement particulier dans le territoire du cinéma américain, une façon à chaque fois nouvelle de tester la possibilité de faire œuvre de cinéaste dans un certain rapport, à la marge, puis au centre, puis à la marge de la marge de l'industrie hollywoodienne. A chaque nouveau cycle, GVS endosse une nouvelle posture et lui assigne un nouveau lieu. La première posture, qui court de la seconde moitié des années 80 à la première moitié des années 90, est celle de l'auteur indie. Mala Noche, de façon très lo-fi. Drugstore Cowhoy, My Own Private Idalio et Even Cowgirls Get the Blues, avec toujours davantage de moyens, campent ce que la critique et le public peuvent identifier très clairement comme une figure d'auteur : permanence des mêmes thèmes (le rapport à l'origine, la question de l'abandon), des mêmes motifs (la route, des étendues entre ciel et terre, une écriture visuelle très découpée, avec beaucoup d'effets rythmiques de montage), des mêmes dispositifs (le récit comme principe de déplacement, la réécriture du road movie), et l'affirmation d'une identité sexuelle particulière (l'homosexualité, déclinée sur le mode masculin, puis féminin - avec Even Cowgirls Get the Blues). Un univers d'auteur donc, mais d'auteur spécifiquement américain, reprenant à son compte toute une iconographie historique (celle du western, de l'hyperréalisme, de la photographie), une tradition littéraire (issue de la culture beat) et une mythologie (la figure du vagabond, du «tramp») incarnant la quintessence de l'Amérique. Un auteur américain enfin, pris dans un certain contexte du cinéma américain, se développant moins au cœur de son système industriel (comme ce fut le cas pour la génération précédente, dite du Nouvel Hollywood) que dans un système très organisé à sa marge, nommé de façon presque institutionnelle «cinéma indépendant» avec son circuit, ses instances de légitimation (Sundance...) propres.
Voir le site internet de l'éditeur Cahiers du cinéma
Voir la filmographie complète de Gus Van Sant sur le site IMDB ...
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