Cinéma expérimental
Abécédaire pour une contre-culture (book in French)
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Book Presentation:
Cet ouvrage présenté sous forme d'abécédaire, apparemment composite, est à parcourir comme le journal de bord d'un cinéphile, amateur de cinéma expérimental qui, au gré des époques et des supports, au gré des programmations, a tracé une voie (à poursuivre et à élargir) proposant des approches du cinéma d'avant-garde et expérimental. Les premiers textes datent de 1977, les derniers de 2013. Certains écrits remontent donc à l'époque où l'auteur intervenait déjà dans plusieurs revues (Écran, Canal, Cinéma différent) ; il sentait, intuitivement alors, qu'il ne lâcherait plus le morceau. Qu'il poursuivrait sa quête (tout en témoignant sur les films qui sortaient en salle) via des monographies, des entretiens de cinéastes et, à partir de 1990, en développant des réflexions sur l'identité du cinéma dit expérimental confronté à l'éclosion des nouveaux médias : 1977, c'est l'année où est inauguré le Centre Pompidou. Le livre propose aussi de nombreux comptes rendus des manifestations ou des monographies à l'initiative de ce musée. La Cinémathèque française et le Forum des images, les coopératives de distribution indépendantes et des lieux alternatifs ont aussi été présents sur le front de l'expérimental. A travers les divers textes de cet ouvrage, on sort de la salle de cinéma traditionnelle et on rejoint ainsi une problématique tout à fait contemporaine. Le lecteur trouvera, dans Cinéma expérimental. Abécédaire pour une contre-culture, un panorama des expériences, des auteurs, un historique des manifestations importantes et des considérations sur les premiers temps du cinéma expérimental ; les différents textes s'intéressent tant à la scène française qu'aux expériences diverses de par le monde. Né en 1948, Raphaël Bassan est journaliste honoraire, critique et historien du cinéma. Depuis 1970, il a travaillé, entre autres, dans les mensuels Écran et La Revue du cinéma, les revues d'art, Canal et L'Art vivant, le quotidien Libération, l'émission Panorama de France Culture, CinémAction, le Larousse du cinéma. Il s'est spécialisé, dans le cadre de ses activités professionnelles, dans la défense et l'illustration du cinéma expérimental. Il est le cofondateur, en 1971, du Collectif Jeune Cinéma, première coopérative française de diffusion du cinéma indépendant et expérimental, dont il est toujours adhérent. Raphaël Bassan est, actuellement, responsable de la chronique cinéma pour la revue littéraire Europe et collabore à Bref, le magazine du court métrage et à l'Encyclopedia Universalis. Il a réalisé, depuis 1969, trois courts métrages déposés à la Cinémathèque française, dont il est devenu membre.
Excerpt:
Avant-propos de Dominique Païni
LE TÉMOIN
Il existe des dictionnaires, des inventaires qui font... œuvre ! Celui du surréalisme par Georges Hugnet, par exemple. Il existe aussi des anthologies... celle de l'humour noir par André Breton. Ces entreprises pourraient à juste titre entrer dans une catégorie d'ouvrages dont la structure relève du goût ou plus exactement du «vertige» de la liste, dirait Umberto Eco.
L'encyclopédie est un autre genre. Raphaël Bassan a participé à certaines parmi les plus prestigieuses (Universalis) où il a logé ses propres... vertiges.
S'agit-il ici d'un abécédaire ? Le lecteur s'y retrouvera selon la procédure linéaire simple à laquelle invite l'alphabet. Mais le ton et la nature de l'information de chaque entrée relèvent de nombreux registres : histoire, programmes détaillés, synthèses d'œuvres ou de mouvements - parfois utilement, efficacement et didactiquement étudiés - résumés non réducteurs de théories, commentaires de manifestes, descriptions de films, «anecdotes» vécues.
Il ne s'agit donc pas d'un dictionnaire comme les autres, aux rubriques calibrées et au style d'énonciation invariable. Cette somme d'histoire(s), de théorie(s) et de souvenirs) conserve miraculeusement une certaine urgence de la parution initiale des textes.
S'agit-il d'un manuel ? Oui, car la main est invitée à feuilleter et à s'arrêter sur une entrée, sur un thème, sur un motif ou sur un nom peu commenté en France à ce jour, Etienne O'Leary par exemple, ou encore Julius Pinschewer. Incontestablement didactique donc, «le Bassan», comme je prédis que ce livre sera nommé bientôt, est-il proche d'un livre modèle livrant un indispensable enseignement, un bréviaire en somme ?
On sent bien, sans doute, la pente vers laquelle je ne me laisserai pas entraîner et qui consisterait à faire du «Bassan» le résultat de la sainte abnégation de toute une vie au service du cinéma expérimental, ou pour le moins d'un apostolat... Non, rien de religieux ici, ni d'intégriste, pas de plaintes complaisantes qui alimenteraient un possible misérabilisme - orgueilleux -, renvoyant l'attrait expérimental heureusement repérable dans tous les arts à une éthique excessive, qui se substituerait à une priorité esthétique. Ainsi Bassan regrette-t-il «l'état permanent de sous-développement» de ce cinéma minoritaire et, parfois, la complaisance de ses héros à l'égard de cet état. En revanche, Bassan dialogue, il met en œuvre au long de sa vie de spectateur-connaisseur les conditions d'une disputatio avec les autres critiques en exercice au sein d'autres continents de cinéma et avec des proches, sinon des pairs, qui s'avèrent parfois pleins de leur certitude assiégée. Bassan échange sans polémique et avec une indéniable douceur, épargné de toute chute dans le procès d'intention.
À la page 147, Bassan dit : «J'ai été, durant tout ce temps, plus un témoin privilégié qu'un homme de dogmes». Comment mieux qualifier cette posture, comment mieux définir cette place, comment mieux décrire cette entreprise critique ? Bassan a été un attentif observateur. J'ai le sentiment qu'il a été de toutes les «séances historiques», mais a été aussi un compagnon généreux pour les nouveaux venus, dans le cadre de séances de projections où ce n'était pas seulement les cinéastes qui étaient expérimentaux : l'organisation de la séance l'était également !
Bassan est toujours le même dans toutes ces situations : silencieux, disponible, intense, bien qu'il ne manifeste jamais ni impatience ni ostensible enthousiasme, ni éventuelle déception. Un témoin en effet, il l'a été jusqu'à aujourd'hui, infaillible, véritable reporter de ces événements qu'ont été les rendez-vous de Light Cone ou ceux du Collectif Jeune Cinéma, ou de séances spontanées.
Témoin ou observateur, je ne sais... Ce dont je suis certain est que Bassan a été, est, présent. Sa présence - toujours là et pour tout - faite de constance et de régularité, traduit une passion profonde pour le cinéma et particulièrement le cinéma expérimental, et cette constance constitue une sorte de performance qui autorise le lecteur à accueillir avec satisfaction poétique la répétition de certaines informations, le retour des mêmes faits, la petite rumination de certaines convictions, et à en reconnaître l'efficacité pédagogique. C'est ainsi ce livre en son entier qui est expérimental.
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