Charade
de Stanley Donen
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Extrait :
Peu de films parviennent autant que Charade à condenser les personae respectives de leurs acteurs principaux – son titre, dans son acception française, prend en ce sens valeur de rébus cinéphile. C’est en fait une bonne partie du cinéma de Stanley Donen qui s’affaire à montrer, à la surface des voix et des visages des acteurs, la sédimentation du passé. « Une grande partie du passé agit sur nous avec autant d’énergie et de pouvoir que les expériences que nous subissons maintenant. Nous ne vivons que dans l’instant, et pourtant cet instant est tributaire du passé », confiait le cinéaste en 1969 à Bertrand Tavernier à propos de Voyage à deux (1967), avec Audrey Hepburn et Albert Finney.
Chantons sous la pluie (1951) livrait déjà une archéologie du musical à partir de ses racines muettes, tout un petit peuple de Hollywood s’y voyant soudain obligé de courir après la technologie, de prendre langue alors que la pantomime l’avait façonné. Indiscret (1958), avec le couple inoubliable des Enchaînés d’Hitchcock, expose la peau vieillissante dès la première rencontre entre un diplomate et une actrice : sonnant à sa porte alors qu’elle vient de s’enduire de cold cream, le Cary Grant révélé très bronzé depuis son passage à la couleur en 1954 (La Main au collet) se trouve soudain face à une Ingrid Bergman au masque blanc. Une fois le milieu des fifties atteint, le passé de ces peaux d’acteurs découverts dans les années 30 et 40 devient la matière première des comédies amoureuses. La fragilité cutanée est un atout appréciable pour les scénarios de seconde chance. Il suffit de voir Grant et Bergman se regarder silencieusement dans l’ascenseur qui mène à leur nuit d’amour pour y voir la scène manquante de Elle et lui (1957) : « N’oubliez pas de prendre l’ascenseur », avait recommandé Grant à Deborah Kerr dans le film de McCarey en lui donnant rendez-vous au 102ème étage de l’Empire State Building, sans savoir que ses pieds ne la porteraient pas jusqu’à la cabine. Dans Charade, dès les premières minutes, Hepburn puis Grant sont aspergés en plein visage par le pistolet à eau du petit Jean-Louis, comme on efface un tableau noir pour y inscrire une nouvelle leçon.
Voir le site internet de l'éditeur L'Avant-Scène Cinéma
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