Romans français du XIXe siècle à l'écran
Problèmes de l'adaptation
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Description de l'ouvrage :
La question de l'adaptation laisse trop souvent les enseignants désarmés, alors que souvent les étudiants ont d'abord accès aux romans du 19e siècle par le cinéma. La comparaison entre le texte et le film s'avère toujours un exercice fructueux, qui leur fait prendre conscience des contraintes propres à chacun des deux modes d'expression. Mais des préliminaires historiques et théoriques sont indispensables pour mener à bien cet exercice. Or les nombreux ouvrages parus ces dernières années sur l'adaptation ont été écrits par des théoriciens du cinéma dans un vocabulaire difficile d'accès pour les littéraires. Enseignants et étudiants ont besoin de démarches plus pratiques, mieux ciblées, et directement utilisables. Sémiotique et analyse littéraire, histoire de la littérature et histoire du cinéma doivent être étroitement associées à cet effet. Cet essai envisage le cas particulier des plus importants romanciers français du 19e siècle - Balzac, Stendhal, George Sand, Flaubert, Maupassant, Zola (mais non Hugo, très adapté, à qui deux livres viennent d'être consacrés) et les problèmes spécifiques que chacun d'eux pose aux réalisateurs. Pour la première fois donc, la question de l'adaptation sera posée du point de vue de l'étude du roman, par une dix-neuvièmiste capable à la fois d'analyses littéraires et d'analyses cinématographiques, en termes plus didactiques que purement théoriques. Cet ouvrage devrait donc rendre de grands services aux professeurs français et étrangers, qui enseignent, partout dans le monde, le roman français du 19e siècle.
Extrait :
Extrait de l'introduction :
Le cinéma n'a cessé, depuis ses débuts, de se définir par rapport à une écriture littéraire imitée, ignorée, écartée, mais toujours fondatrice de son identité. Il continue en effet «une tradition, sinon romanesque, du moins narrative, commune à tous les montreurs d'histoires». La rivalité du film avec le texte est un principe qui hante l'histoire du cinéma, que celui-ci la rejette ou l'exhibe. En témoigne le flux d'adaptations qui inaugure l'histoire du cinéma et s'étend jusqu'à nos jours. Le livre - et plus particulièrement le roman - est bien «l'horizon imaginaire» du film. Et celui-ci a été bien souvent accusé de bloquer la représentation mentale des lecteurs en donnant vie aux personnages romanesques. Car quoi de plus personnel et de plus intime que les fantasmes qu'ils nous inspirent ? Le film limite le rêve par «la somme quasi infinie d'informations instantanées que nous livre l'image» alors que «la parcimonie, la pauvreté même des notations de la phrase romanesque correspondante» ouvrent à l'imagination du spectateur le champ infini des possibles. Littérature et cinéma sont donc «deux arts voisins, tous deux visant à raconter des histoires, tous deux soumis au temps, tous deux produisant des œuvres de grande diffusion et qui relèvent de lois également vagues». D'ailleurs, le cinéma s'inscrit en creux dans l'œuvre de certains romanciers, comme Balzac, qui aspirent à une forme romanesque plus complexe, à la fois théâtre et roman, à un genre total, capable de donner en même temps la sensation visuelle et auditive d'un spectacle concret et les explications circonstanciées d'un long récit. Jacques Rivette, qui s'en est tant inspiré, reconnaît que l'écriture balzacienne est «une écriture à trois dimensions». Sans doute a joué un grand rôle, dans cette conception du roman, le goût du romancier pour le mélodrame, mais aussi pour les inventions contemporaines en vogue, le panorama et surtout le diorama, cette «libertine d'invention», qui exploite les effets produits à la fois par la transparence d'une toile peinte et les jeux de lumière. Il y a vu les premières tentatives de réaliser un spectacle complet, l'avènement irréversible du règne de l'illusion. En utilisant conjointement les ressources du mélodrame, du roman populaire, mais aussi les techniques descriptives et narratives inspirées de la lanterne magique et de toutes les fantasmagories dont son époque était si friande, l'auteur de La Comédie humaine a eu conscience de s'approcher encore davantage d'une expression totalisante, capable de donner, selon le mot d'Umberto Eco «l'illusion parfaite de la réalité». Son univers, à la fois visuel et structuré en fonction des regards qu'il sollicite, sa gestion de l'espace et du temps, qui - comme le diorama - enferme le lecteur dans le volume de la fiction, s'avèrent clairement pré-cinématographiques.
Voir le site internet de l'éditeur Presses universitaires Blaise-Pascal
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