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L'idée et l'écran

opinions sur le cinéma

de Henri Fescourt et Jean-Louis Bouquet

Type
Etudes
Sujet
Cinéma muet
Mots Clés
cinéma muet
Année d'édition
2006 (épuisé ou diffusion restreinte)
Editeur
Institut Jean Vigo
Collection
Archives
n°99
Langue
français
Taille d'un livre de poche 11x18cmTaille d'un grand livre (29x22cm)Taille relative de ce livre
Taille du livre
Format
Broché • ? pages
21 x 30 cm
ISBN
-
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Description de l'ouvrage :
Ce texte représente un petit chef d’œuvre de littérature polémique, genre dont la critique de cinéma offre finalement assez peu d’exemples : le fameux texte de Truffaut « une certaine tendance du cinéma français » serait en quelque sorte son symétrique au temps de la Nouvelle Vague naissante, mais sur des positions presque antithétiques d’ailleurs. Mais il faut se souvenir qu’au début des années 20 la critique s’émancipe de la fonction promotionnelle où elle avait été longtemps confinée, et que pour quelques décennies, les échanges dans les revues et les journaux adoptaient un ton vif dont nous avons aujourd’hui à peu près totalement perdu l’habitude. Le jeune Marcel Oms a été l’un des derniers représentants de cette espèce disparue.
Quel était le fond du débat ? Il nous oblige à nous replonger dans un passé lointain dont les querelles peuvent nous sembler bien obsolètes. Fescourt et Bouquet, deux proches du producteur Louis Nalpas, directeur de la société des cinéromans, décident de prendre la plume pour réagir aux idées que répandent dans le petit monde artistique les promoteurs de l’avant-garde. La préface de Francis Lacassin remet en place la chronologie et les termes de cette controverse. Les deux auteurs défendent, face à un contradicteur qu’ils inventent, la place et l’importance du récit, les droits du scénario. Ils refusent la gratuité des effets cinématographiques, sans être fermés pour autant aux ressources de l’art de l’image. Ils défendent l’idée que le cinéma gagne au contact des autres arts, réagissant contre l’idée (à la mode) de « cinéma pur » et du même coup, anticipent la « défense du cinéma impur » que promouvra André Bazin dans les années 50.
Quant on veut attaquer un adversaire, on caricature sa position. Nos deux auteurs ne faillissent pas à cette règle et font à diverses reprises, preuve d’une certaine mauvaise foi. Le texte est drôle à lire pour cela. Il faut le lire en creux pour reconstituer les arguments des partisans de l’avant-garde, qui ne sont pas tous absurdes ni dépourvus de sens, cela va sans dire.
Pour faire vivre une discussion somme toute assez aride pour des profanes, Fescourt et Bouquet ont eu recours à une forme très classique dans la littérature : la controverse «socratique» qui permet de présenter des objections que l’on réfute à mesure : on remarquera d’ailleurs que leur adversaire, «l’Amateur», parle de moins en moins à mesure que le texte avance et que «NOUS» s’attribue le maximum du temps de parole. Les formules piquantes, les aphorismes bien balancés s’inscrivent dans la grande tradition de Pascal, de Voltaire, de Léon Bloy, bref dans une lignée bien française revendiquée comme telle.
À l’habillage littéraire répond un flot de références et de citations par lequel il ne faut pas se laisser rebuter : on mesure que les cinéastes (ils détestent ce terme, d’ailleurs) de cette époque étaient des gens à la vaste culture classique. Classique, oui, et peu ouverte à la culture de leur temps : ils ne connaissent ni Proust, ni Gide, ni Cocteau, ni Mallarmé (mais Huysmans, si), pas plus Monet, Cézanne ou Picasso. Ils en restent à Hugo, Flaubert, quand ce n’est pas La Bruyère ou Puvis de Chavanne. Mais gardons-nous de l’illusion rétrospective qui nous permet aujourd’hui d’établir une autre échelle de valeurs : ils étaient, eux, plongés dans un présent mouvant et indécis.

Voir le site internet de l'éditeur Institut Jean Vigo

Edition précédente

L'Idée et l'écran

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