Les cinémas périphériques dans la période des premiers temps
10e colloque Domitor 2008
Sous la direction de François Amy de La Bretèque
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Description de l'ouvrage :
Les recherches qui se sont développées depuis trois décennies sur la période des «premiers temps» ont permis de reposer au cinéma et à son histoire quelques questions de fond. Parmi celles-ci, celles qui tournent autour des questions de la localisation du territoire et du rapport du cinéma aux centres décisionnels et aux lieux où s*élaborent les représentations et les discours dominants représentent des sujets sensibles susceptibles d'apporter des enseignements toujours actuels. Prenant la suite du Congrès précédent et du volume édité par Richard Abel et ses confrères, nous avons choisi d'aborder le cinéma non plus à partir de ces centres, mais à partir de ses périphéries. Après avoir essayé de problématiser les notions de local et de régional, c'est cette notion de périphérique qui nous a retenus pour le dixième Congrès de Domitor dont la présente publication propose les contributions sous forme d'Actes. Congrès qui s'est tenu précisément dans l'un des espaces périphériques européens, la Catalogne française et espagnole. Les intervenants au nombre d'une quarantaine sont tous des spécialistes du cinéma des premiers temps, universitaires ou archivistes, venus des deux côtés de l'Atlantique et même au-delà. Ce volume permet de «décentrer» une histoire du cinéma trop souvent écrite depuis les capitales politiques, administratives ou industrielles. Ed. en français-anglais-catalan
Extrait :
Avant-propos de Michel Codé, Président de la Cinémathèque Euro-régionale - Institut Jean Vigo, Professeur à l'Université de Perpignan Via Domitia (CRHiSM) et Jordi Pons i Busquet Directeur du Musée du Cinéma de Gérone.
Lorsque à l'initiative de François Amy de la Bretèque et Angel Quintana la question de recevoir le 10e Congrès Domitor dans l'espace catalan transfrontalier a été posée, la Cinémathèque Euro-régionale Institut Jean Vigo de Perpignan et le Musée du Cinéma de Gérone ont accepté avec enthousiasme d'être les porteurs principaux de la manifestation.
Quoi de plus pertinent, en effet, que de faire avancer la réflexion sur les cinémas périphériques de la période des premiers temps dans des lieux eux-mêmes périphériques, à l'histoire chargée du souvenir des rapports souvent tendus mais aussi parfois complémentaires avec des centres multiples. L'aspect particulier de liens entre deux parties d'un ensemble, séparées par une frontière construite par l'histoire mais retrouvant dans la sérénité leur «fraternité» ne fut pas pour rien dans la volonté de construire des deux côtés des Pyrénées ce projet commun. La chose n'était pas si simple. Le Congrès de Domitor avait eu lieu souvent dans de grandes cités, New York, Washington, Paris, Montréal, au prestige mondial, aux capacités d'accueil sans limites ; nous faisions le choix de l'accueillir dans des villes, certes d'Art et Histoire, mais de taille moyenne et augmentions la difficulté par la multiplication, modeste, des sites d'accueil.
Conscients que la réussite du projet n'était possible que par l'engagement des institutions et des territoires nous nous tournâmes vers les universités de Perpignan Via Domitia et Gérone. Sans barguigner, elles acceptèrent d'être partenaires de l'aventure bientôt rejointes par la Filmoteca de Catalunya. Partis à deux nous nous retrouvâmes à cinq pour construire une offre de qualité qu'accepta l'association Domitor. Parallèlement les municipalités de Gérone et Perpignan qui se trouvait alors être ville capitale de la culture catalane s'engagèrent tandis que prenaient leur part la Deputació de Gérone, le Département des Pyrénées-Orientales, la Generalitat de Catalunya, la Région Languedoc-Roussillon, la DRAC Languedoc-Roussillon, la fondation de la Caixa et la Fundacio Gala Salvador Dali. On vit ainsi les centres applaudir aux initiatives périphériques. D'autres ici diront le succès scientifique de ce Congrès dont ces Actes témoignent, nous voudrions ici souligner ce que ce faisceau de bonnes volontés permit de réaliser. Les congressistes furent accueillis dans les lieux les plus prestigieux des deux villes, au cours de leur transfert, passant par Collioure, ils purent apprécier l'un des paysages méditerranéens les plus peints à l'époque même où le cinéma cherchait encore sa voie. Une séance de lanterne magique, venue d'Italie, leur fut offerte à Gérone, un programme de cinéma sous les étoiles à Perpignan fourni par la Filmoteca et accompagné par l'accordéoniste Virgile Goller, au pied des remparts du Palais des Rois de Majorque les fit rêver d'autres temps en ces lieux. Et puis, faut-il le dire ? il y eut les fruits de ces terres généreuses, vins, légumes, viandes et poissons, transformés par les deux cuisines sœur s et pourtant différentes du Roussillon et de Gérone, personne ne s'en plaignit, on ne saisit bien l'esprit d'un pays qu'avec la langue.
À la fin du Congrès, tous eurent du vague à l'âme. Les uns avaient découvert une terre fière de ses racines, hospitalière dans toutes ses composantes, moderne cependant, au fait des dernières hypothèses sur ce cinéma naissant qui n'était, peut être, que le cinématographe, une virtualité en attente d'être un art et qui, dès ses débuts, s'était manifesté là aussi ; les autres avaient appris à connaître ces chercheurs, qu'ils avaient parfois imaginés uniquement austères, sous des dehors de bons vivants, curieux de ciels nouveaux et de goûts inhabituels n'oubliant pas cependant leur passion des sources que le Musée du Cinéma et l'Institut Jean Vigo s'efforcèrent au cours de visites joyeuses, de satisfaire. On dut se dire «Au revoir», on échangea des adresses, cet ouvrage en témoigne, l'on se quitta. Mais le souvenir de ces journées passionnantes est là et sur la planète Cinéma des premiers temps, Gérone et Perpignan sont un peu plus que deux points sur une carte, une référence et une destination.
Voir le site internet de l'éditeur Presses universitaires de Perpignan
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