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Jean Rouch

de Maxime Scheinfeigel

Type
Biographies
Sujet
RéalisateurJean Rouch
Mots Clés
Jean Rouch, documentaire, ethnologie
Année d'édition
2008
Editeur
CNRS
Collection
Cinéma & audiovisuel
Langue
français
Taille d'un livre de poche 11x18cmTaille relative de ce livreTaille d'un grand livre (29x22cm)
Taille du livre
Format
Broché • 240 pages • 25,35 €
13,5 x 22 cm
ISBN
978-2-271-06643-5
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Description de l'ouvrage :
Inventeur du ciné-transe, cinéaste français inclassable, auteur d'environ 140 films dont les indépassables Moi, un Noir et Cocorico ! Monsieur Poulet, Jean Rouch s'impose comme l'un des grands créateurs contemporains. Rouch «n'a jamais été vraiment identifié comme appar­tenant à la communauté des cinéastes professionnels. C'était un franc-tireur. Un ethnologue cinéaste... Un far­ceur sympathique», écrit Michel Marie dans sa Préface. À quel genre appartiennent ses œuvres ? Documentaire ou fiction ? Quelle est la part d'improvisation ? Quels choix techniques sont privilégiés ? Quelle parenté réelle ces films entretiennent-ils avec la Nouvelle Vague ? Quelle est sa postérité : Pasolini, Depardon ? Maxime Scheinfeigel, familière de l'univers de ce cinéaste, nous offre ici une monographie nourrie et sensible de Jean Rouch, un esprit universel au carrefour des cul­tures. Maxime Scheinfeigel enseigne à l'université de Montpellier, elle est historienne du cinéma. Elle a publié Les Ages du cinéma (2002).

À propos de l'auteur :
Maxime Scheinfeigel enseigne à l'université de Montpellier, elle est historienne du cinéma. Elle a publié Les Âges du cinéma (2002).

Extrait :
Extrait de l'introduction :

Jean Rouch est l'auteur d'environ cent quarante films. Son premier opus, Au Pays des mages noirs (1947) et le dernier, Le Rêve plus fort que la mort (2002) se regardent aux deux extré­mités d'une œuvre désormais achevée et paraissent ainsi enclore son cinéma dans un registre spécifique : l'anthropologie filmique. Les autres titres apportent deux précisions capitales : la majorité des films a été tournée en Afrique de l'Ouest et a pour objet l'observation ethnographique de faits rituels ou coutumiers. Le terrain d'observation privilégié et presque exclusif de Rouch a été en effet une vaste région subsaharienne dont il a conçu dès l'abord une approche spécialisée en s'intéressant aux rituels de possession, fortement ancrés dans la tradition spirituelle des sociétés animistes. Il a ainsi contribué de manière marquante à l'ethnographie africaine par le cinéma. Mais la démarche de Rouch n'est pas si cadrée. Très tôt il déborde les limites de cette spécialité scientifique du cinéma documentaire. En 1954 il réalise deux films s'inscrivant en effet dans un autre registre que celui du cinéma ethnographique proprement dit. Il s'agit de Jaguar, une première œuvre de fiction pourtant tournée selon des méthodes strictement documentaires et Les Maîtres fous, un court-métrage notoire dont la dimension sociologique et politique déplace les enjeux habituels de l'observation ethnographique. En fait, dès ses débuts de réalisateur, Jean Rouch excelle à brouiller les cartes du jeu initial qu'il a entre les mains. Il les déplace, les renverse, invente de nouvelles relations entre elles. C'est ainsi notamment que le compte rendu ethno­graphique devient l'expression d'une poétique personnelle d'approche des autres, les étrangers des lointaines contrées exotiques que le cinéma ethnographique a l'habitude d'observer selon un protocole d'approche scientifique bien établi, institutionnel. Or, à cet égard, Rouch bouleverse le travail documentaire du cinéma ethnographique dans une intention précise : faire en sorte que la voie soit toujours ouverte à la fiction. C'est dire que ce cinéaste atypique, échappant à sa condition originaire, tout en ne cessant pourtant de la reconduire, appartient autant à la communauté scientifique qu'à celle des artistes du cinéma. Dans ce livre, il est surtout question de la seconde même si la première n'est pas ignorée. Y est en effet évoqué Y auteur de cinéma que Rouch est devenu film après film, dans une période qui voit la Nouvelle Vague justement promouvoir «la politique des auteurs».
Tout commence donc avec l'ethnologie. Suivant la lancée de son premier tournage sur le terrain en 1946, Jean Rouch continue à réaliser des films destinés à documenter le discours ethnologique. Par exemple, Marcel Griaule, l'ethnologue «découvreur» du pays dogon est à l'initiative de Cimetière dans la falaise (1950), le premier film jamais réalisé sur un rituel funéraire dogon. Rouch va même jusqu'à confirmer sa vocation scientifique en rédigeant sous la direction de Marcel Griaule, une thèse consécutive à sa découverte de l'altérité des sociétés africaines animistes, soutenue en 1953 et intitulée : Essai sur la religion et la magie.

Voir le site internet de l'éditeur CNRS

Voir la filmographie complète de Jean Rouch sur le site IMDB ...

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