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L'Antiquité au cinéma

Vérités, légendes et manipulations

de Hervé Dumont

Type
Etudes
Sujet
GenreHistorique
Mots Clés
histoire du cinéma, adaptation, vérité historique
Année d'édition
2009 (épuisé ou diffusion restreinte)
Editeur
Nouveau Monde
Collection
Beau livre
Langue
français
Taille d'un livre de poche 11x18cmTaille d'un grand livre (29x22cm)Taille relative de ce livre
Taille du livre
Format
Relié • 648 pages • 49,70 €
22 x 30 cm
ISBN
978-2-84736-476-7
Appréciation
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Description de l'ouvrage :
Créant l'illusion de voyager dans le temps, le cinéma a mis dès ses débuts l'histoire à la portée des foules. Cabiria, Spartacus, Cléopâtre, Gladiator ont fait jubiler des millions de spectateurs, et la récente série Rome a confirmé l'engouement du grand public comme des cinéphiles pour un genre haut en couleurs. Mais que sait-on vraiment de ce passé reconstitué à grands frais à Cinecittà, à Hollywood, en Roumanie ou à Ouarzazate ? Est-il éloigné de la vérité des archéologues - ou les mensonges du cinéma ne contrebalancent-ils pas ceux, beaucoup moins innocents, de l'histoire elle-même ? Et si ces films en disaient plus long sur l'époque et la société qui les ont produits que sur les temps anciens ressuscités à l'écran ? Chaque décennie, chaque pays a sa vision propre d'Ulysse, d'Alexandre, de César, de Néron, d'Attila, héros pour les uns, fourbes ou criminels pour les autres. Ces récits des origines sont propices aux confrontations archétypales, à l'instrumentalisation politique. A l'écran, on ne recense pas moins de 2200 films, dramatiques et téléfilms dont l'action se déroule entre la préhistoire et la fin de l'Empire romain d'Occident. C'est cette production réalisée entre 1896 et 2008 que l'ouvrage analyse de manière systématique, en la resituant dans un courant culturel, esthétique, économique et idéologique plus global. Agrémenté de 810 photos rares, il offre une lecture historique des films souvent décapante, doublée d'un éclairage cinématographique stimulant de l'histoire et de ses occultations. En plus d'être une filmographie unique en son genre, il réunit une somme d'informations souvent difficilement accessibles sur une catégorie de films qui n'a, à ce jour, guère retenu l'attention des historiens francophones. Hervé Dumont (ci-contre avec son épouse et collaboratrice Jacqueline) est né en 1943 à Berne. Docteur ès lettres de l'Université de Munich et auteur de plusieurs monographies de cinéastes, il travaille dans l'édition et l'enseignement à Lausanne avant de prendre la direction de la Cinémathèque suisse de 1996 à 2008. Professeur à l'Université de Lausanne, Hervé Dumont est lauréat du Prix de la critique historique du cinéma (Institut Jean Vigo, Perpignan 1988) pour son Histoire du cinéma suisse. Films de fiction 1896-1965, et du Prix Simone Genevois (Paris 1993) pour Frank Borzage - Sarastro à Hollywood, paru en anglais chez McFarland (2006).

Prix littéraire du syndicat français de la critique de cinéma 2009.

À propos de l'auteur :
Hervé Dumont (ci-contre avec son épouse et collaboratrice Jacqueline) est né en 1943 à Berne. Docteur ès lettres de l'Université de Munich et auteur de plusieurs monographies de cinéastes, il travaille dans l'édition et l'enseignement à Lausanne avant de prendre la direction de la Cinémathèque suisse de 1996 à 2008. Professeur à l'Université de Lausanne, Hervé Dumont est lauréat du Prix de la critique historique du cinéma (Institut Jean Vigo, Perpignan 1988) pour son Histoire du cinéma suisse. Films de fiction 1896-1965, et du Prix Simone Genevois (Paris 1993) pour Frank Borzage - Sarastro à Hollywood, paru en anglais chez McFarland (2006).

Extrait :
«Une erreur tombée dans le domaine public n'en sort jamais ; les opinions se transmettent héréditairement. Cela finit par faire l'Histoire.»
(Rémy de Gourmont)

«Un homme, un jour, rencontra un lion. Les deux individus entrèrent dans une discussion sur leurs mérites respectifs, et le lion se targua de sa force et de son impétuosité, qu'il assurait incomparables. Ils passèrent à ce moment-là devant une peinture qui représentait un homme étouffant un lion dans ses mains. L'homme se mit à rire en montrant la peinture. "Ah, dit l'animal, si seulement il y avait des peintres chez les lions..."»
(Jean-Claude Carrière, Le cercle des menteurs, Ed. PLon, Paris 1998)

INTRODUCTION

Stanley Kubrick affirmait qu'«une des choses que le cinéma sait mieux faire que tout autre art, c'est de mettre en scène des sujets historiques», c'est-à-dire représenter le passé'. Ce ne sont ni John Ford ni S. M. Eisenstein ni Luchino Visconti qui l'auraient contredit. Créer l'illusion de remonter le temps, ce rêve vieux comme l'humanité, est un privilège que seul l'écran est à même d'offrir pleinement, par la symbiose parfaite de l'image en mouvement, des déplacements spatiaux et géographiques, du son, des couleurs, en conjuguant simultanément description, action, émotion et réflexion. Pour le créateur, l'exploration d'une époque révolue constitue «un défi visuel sans commune mesure avec les sujets contemporains», dit Kubrick, et ce d'autant plus que, comme pour la science-fiction, ce défi, faisant appel tant à l'érudition qu'à l'imagination et à la magie des trucages, implique de «fabriquer des univers inexistants.» (ibid.)

Mais l'entreprise n'est pas innocente, et de surcroît elle est semée d'écueils. Il y a différentes manières d'appréhender le passé. Un cinéaste peut aller chercher son inspiration dans une réalité «vraisemblable» et acceptable par les historiens. Ses efforts méritoires restent toutefois tributaires des connaissances scientifiques du moment, car, on l'a constaté, la représentation de l'ancienne Égypte en 1920, en 1960 ou en 2000 est tout sauf identique. D'autres considèrent le passé comme un alibi : de tout temps, écrivains et artistes s'en sont servis pour parler de problèmes contemporains, par mesure de précaution face aux princes, ou par choix esthétique. Certains l'utilisent à dessein afin de déguiser un discours propagandiste. Quant aux joyeux épicuriens (ou marchands de soupe) qui se contentent de faire du cinéma de divertissement en costumes, ils doivent, eux aussi, répondre aux attentes de leur propre époque, prendre en considération ses représentations mentales stéréotypées, ses goûts, ses modes, les attentes du public et son degré d'inculture. Bref, quelle que soit l'approche choisie, le résultat ne peut être qu'un leurre plus ou moins relatif, puisque, comme nous allons le voir plus bas, la mise en scène du passé est forcément aussi un miroir du présent. Toute manière d'aborder des événements ou des personnages historiques véhicule en priorité des éléments de connaissance et de compréhension de la société qui abrite et qui produit ce discours.

Voir le site internet de l'éditeur Nouveau Monde

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