Le montreur d'ombre
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Description de l'ouvrage :
L’ombre n’a pas d’autre définition que l’absence de lumière – mais la représentation de l’ombre commence lorsque cette absence devient contradiction. Il existe une longue tradition qui fait de l’ombre projetée des êtres humains un autre être, qui les menace sourdement; l’ombre est aussi une qualité de l’espace où nous demeurons : un environnement, un milieu, qui a lui aussi son héritage intellectuel, artistique, culturel. Le cinéma, en tant qu’art d’image, a reconnu et utilisé l’un et l’autre de ces pouvoirs suggestifs de l’ombre, dans des genres et des époques qu’on a souvent qualifiés de « noirs ». Qui plus est, la situation cinématographique inverse la situation ordinaire, où l’ombre n’existe qu’en fonction de la lumière : au cinéma, c’est la lumière qui a besoin d’ombre – celle de la salle – pour exister.
On a presque toujours pensé le cinéma comme un art de la lumière. Le prendre sous le signe de l’ombre est un défi, et un paradoxe. Dans ses cent et quelques années d’existence le cinéma a été, dans ses rapports avec l’ombre comme dans tous les domaines du figuratif, la relève imaginative de pratiques culturelles plus anciennes. Mais sa relation avec l’ombre est autrement plus profonde et ne s’épuise pas dans l’héritage : elle a, pour cet art complexe, jouant du visible et du visuel à la fois, une valeur littéralement constitutive. L’ombre y est – telle est la thèse de ce bref essai – très exactement la cause des figures. Le cinéma a été, très largement, un art de l’ombre, et peut-être bien l’art de l’ombre par excellence.
Description de l'ouvrage :
Héritier des procédés photographiques, c'est d'abord la lumière qui semble s'imposer dans le cinéma. De la lumière, il en faut pour capter et enregistrer l'image, puis pour la projeter. N'est-il donc pas contradictoire de vouloir parler du cinéma comme d'un art de l'ombre? L'ombre n'est-il pas simple absence de lumière, de la lumière arrêtée par un obstacle? Quel usage peut alors faire le cinéma de ce « lieu noir », dont la route de nuit est la métaphore par excellence? Le cinéma n'échappe en effet pas à l'ancienne croyance qui oppose lumière et ombre en leur attribuant une valeur de principes. Et pourtant, la relation du cinéma à l'ombre ne s'épuise pas pour autant dans ce legs d'une « ombre figure » et d'une « ombre milieu ». Jacques Aumont montre alors que l'ombre, peut-être même plus encore que la lumière, est constitutive de cet art qu'est le cinéma.
À propos de l'auteur :
Jacques Aumont est critique et universitaire (professeur émérite à l’université Sorbonne Nouvelle Paris-3, directeur d’études à l’E.H.E.S.S.), et enseigne actuellement à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts
Voir le site internet de l'éditeur Vrin
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